Qu’est-ce qu’un cours d’eau ?

Un cours d’eau est un flux d’eau, temporaire ou continu, qui s’écoule dans un chenal naturel, superficiel ou souterrain et dans lequel se trouvent des indices de vie aquatique. Mais un cours d’eau n’est pas un élément isolé, il fait partie d’un système dynamique complexe composé d’une mosaïque de milieux connectés qui en assure le bon fonctionnement.

Fonctionnement d'une rivière

L’eau de pluie, qui se retrouve, du fait du relief, sur une portion de territoire appelé bassin versant, se fraye un chemin :

  • Soit elle ruisselle vers la rivière et l’alimente directement
  • soit elle s’infiltre dans le sol pour rejoindre la nappe phréatique. Elle devient alors une réserve d’eau souterraine qui pourra ressortir à la surface sous forme de sources ou soutenir le débit des rivières si elle y est connectée. S’ajoute à cela l’eau de fonte des neiges et des glaciers qui coule en torrents le long des pentes des montagnes.

Quel est le fonctionnement général d’une rivière ?

La rivière s’écoule à travers un territoire pour se jeter dans une autre rivière, un lac ou la mer. Elle transporte de l’eau (débit liquide) et des sédiments (débit solide) : sable, gravier, galet… Sa pente assure le transport des matériaux solides de l’amont vers l’aval. Un cours d’eau présente naturellement un profil d’équilibre. Sa morphologie (forme) est le résultat d’un ajustement permanent entre la quantité d’eau qui transite et la quantité de sédiments charriés.

  • Si le débit liquide est plus important (période de crue par exemple) la rivière va chercher à s’équilibrer et va éroder (les berges ou le fond du lit) pour compenser son manque de débit solide.
  • Si le débit solide est plus important, la rivière va s’équilibrer en déposant les sédiments qu’elle transporte. Le lit mineur du cours d’eau, sous l’influence des débits liquides et des débits solides, est souvent en cours de remaniement. Des bancs alluviaux se forment et sont remobilisés par les crues, des mouilles (zones plus profondes) se créent, de nouveaux bras se forment et d’autres sont abandonnés, les méandres se déplacent… : la rivière est mobile.

La rivière connait des périodes de crues et des périodes d’étiage : le niveau d’eau n’est pas constant. Les inondations sont des phénomènes faisant partie intégrante du processus de fonctionnement d’un cours d’eau (tous comme les périodes d’étiages). Cela permet, entre autres, de recharger les nappes phréatiques et d’apporter des sédiments qui vont enrichir les sols. Ce sont les milieux connectés (annexes fluviales) qui vont permettre de limiter les impacts de ces variations de débit :

Les variations de débit, qui sont à la base du fonctionnement d’une rivière, permettent également la création d’habitats différents (profondeur, chaleur, lumière, concentration d’oxygène, débit du courant…). L’habitat dans un cours d’eau s’organise à la fois longitudinalement et transversalement. Ainsi, la faune s’implante en fonction de la présence ou non des conditions nécessaires à sa survie.

Parce que la rivière est mobile et que son débit est variable, il est important de maintenir des espaces de bon fonctionnement (de mobilité ou encore de liberté). C’est un espace, au sein du lit majeur, exempt de toute urbanisation dans lequel vont s’opérer des translations latérales. Cet espace multifonctionnel, qui comprend les zones humides et la ripisylve, va permettre au cours d’eau d’assurer l’ensemble de ses fonctionnalités (ce que l’on attend de lui) :

  • Écoulement des eaux en crue
  • Dissipation de l’énergie hydraulique et recharge sédimentaire
  • Échanges nappe / rivière équilibrés • épuration des eaux (filtre et limite le transfert des pollutions vers le cours d’eau)
  • Vie et libre circulation des organismes aquatiques et terrestres associés (corridor de communication pour les espèces aquatiques et terrestres)
  • Cadre de vie et paysages

La ripisylve : définition et rôle

Repisylves

On appelle ripisylve, la végétation présente sur les berges des cours d’eau.

Cette végétation est un écosystème complexe qui joue un rôle très important dans la vie aquatique et possède de nombreuses fonctionnalités indispensables à la bonne santé des rivières.

  • La ripisylve permet la protection naturelle des berges grâce à la fixation du sol par des réseaux racinaires particulièrement développés et efficaces chez certaines espèces.
  • Leur présence permet de limiter l’intensité des crues, de réguler la ressource en période de sécheresse.  La végétation freine le ruissellement et le lessivage des sols La diversité de la ripisylve est un atout. Par exemple, lors de la survenue d’une crue, les tiges aérienne des arbustes se couchent formant ainsi un tapis protecteur du sol. Les arbres quant à eux, bloquent les bois flottants par effet peigne entretiennent également les berges grâce à leurs racines profondes.
  • Néanmoins, pour maintenir ces rôles, un entretien de la ripisylve est nécessaire. Une ripisylve non entretenue, abandonnée a des conséquences sur le développement de l’écosystème dû à un manque de (fermeture du milieu) et sur l’écoulement des eaux. En effet la chute d’arbres dans le cours d’eau entraîne la formation d’embâcles. La présence d’embâcles peut provoquer des érosions de berges menaçant la stabilité d’ouvrages ou des inondations supplémentaires par débordement.
  • Par leur système racinaire, les ripisylves jouent le rôle de filtre. Les eaux  se trouvent naturellement épurées grâce à la présence de bactéries et/ou de micro-organismes présents sur les racines. Ceux-ci se nourrissent en nitrates et phosphates, assainissant ainsi les eaux de la rivière.
  • Grâce à l’ombre procurer par le couvert végétal, la présence d’une ripisylve prévient le réchauffement des eaux et permet de réguler le phénomène d’eutrophisation.
  • La ripisylve améliore également l’infiltration et le stockage de l’eau dans les nappes souterraines et à la surface des sols.
  • Par son couvert végétal, son système racinaire (caches) et la production de débris (source de nourriture, création de micro-environnements…), la ripisylve est un facteur de diversification de l’habitat aquatique. Elles permettent les échanges entre le système aquatique, terrestre et aérien.
  • Par effet corridor, le déplacement de certaines espèces est favorisé par la ripisylve. La faune y trouve quantité d’abris et de nourriture au sein des nombreux habitats (atterrissements, annexes hydrauliques, bras mort, arbres morts…).
  • La ripisylve contribue à l’attractivité et à la qualité du paysage fluvial. La présence d’une végétation arborée et herbacée en bordure des cours d’eau contribue à rendre la zone agréable et attractive.
  • La qualité du paysage riverain participe aussi à la qualité du cadre de vie dans les zones urbaines et périurbaines. Les corridors végétaux constituent souvent des espaces récréatifs (baignades, randonnées, VTT, aire de pique-nique, pêche, chasse…).
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